Amsterdam: La dernière Foncedée

Les Chroniques de la Chronic

Tuesday, May 30, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 10)


Los Angeles : Des supermarché ouverts toute la nuit, des fast-foods qui nous servent quelque soit notre état et un climat propice à la floraison des plants. Ce serait le paradis des foncedés si il ça ne faisait pas partie des Etats-Unis.

En arrivant, tout se passe plutôt bien dans cette quête vers la sobriété. Une latte tirée alors que des dizaines de pète défilent devant mon nez le premier soir. Mais ce n’est que le début. Les habitants de Los Angeles se voilent tous la face d’une manière ou d’une autre. Que ce soit avec un grand sourire complètement hypocrite, avec une voiture qui ne nous appartient pas et qu’on paye plus cher qu’un loyer d’appartement ou avec de grande phrases sur la nature humaine que l’on a recueilli dans une émission télé quelques heures auparavant. Tous ces gens donnent une image différente de leurs personnalités afin de plaire à tout le monde dans une ville où tout le monde s’aime et s’adore tout en se poignardant dans le dos. Il se permettent ensuite de juger ceux qui se voilent la face en fumant. Moi aussi j’en ai marre d’être moi-même parfois et je m’évade de ce monde parfois plus proche du surréalisme que de la réalité. Après un pète même ce qui est tragique peut tourner en fou rire.

Après avoir déballé la valise réservée aux gourmandises françaises (les Chocapics, les p’tits cœurs, les tartelettes au chocolat, Le fromage qui pue), on s’aperçoit qu’inconsciemment, on a prévu quelques soirées fumettes qui allait se finir par des délices et des orgasmes papillaires.

Je m’aperçois qu’en fait, arrêter de fumer est juste un choix de plus à faire dans ma vie, et faire un choix a toujours été l’une des mes plus grosses faiblesses. Au restaurant, si la carte fait plus de deux pages, soit je mets deux heures à choisir, soit je partage deux plats avec quelqu’un afin de ‘réduire les choix’ et non pas ‘faire un choix’. Pour les boulots je fais tout ce qu’on me propose au lieu de choisir les projets sur lesquels je travaille et je serais sûrement beaucoup plus fidèle avec ma copine si on était sur une ile déserte…et que je n’avais pas d’autres choix.

Depuis notre plus jeune âge on nous bombarde de choix à faire et nous n’avons jamais le droit de dire je ne sais pas ou je m’en fous. Quelles études veux-tu faire ? Quelle couleur de brosse à dent ? Quelle robe tu préfères ? Quelle femme va être l’heureuse élue? La beu nous permet de pouvoir dire : ‘j’en sais rien je m’en fous’ et de le penser vraiment.

Dès le début de la journée au moment même du réveil nous sommes confronté à notre première décision à prendre : Choisir de se lever ou de roupiller un peu plus. On choisit ensuite quel savon on va utiliser, quels vêtements on va porter, quel chemin on va prendre pour aller au travail. On choisit ensuite à qui on va dire bonjour, quel projet on doit entreprendre en premier et auquel restaurant on va aller manger pendant la pause déjeuner. On doit ensuite assumer tous ses choix et ne jamais rien regretter.

Je crois déjà regretter d’avoir arrêter de fumer.

Saturday, May 06, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 9)


Quand on fume on est content quand notre dealer n’habite pas loin. Quand on essaye d’arrêter de fumer cela devient un problème. Il est tellement facile quand on ne sait pas quoi faire d’aller au coin de la rue et demander un peu d’herbe à voyager dans le temps (on ne se rend pas bien compte du temps qui passe quand on est défoncé). Surtout quand le dealer habite si près.

Les gens aiment la facilité. On fait des choix faciles tous les jours car la facilité rime souvent avec confort. On joue aux jeux vidéos sur le mode ‘facile’, on sort avec la fille qui veut bien sortir avec nous au lieu d’essayer de sortir avec la fille qui nous fait rêver et on reprend l’entreprise de papa quand on atteint l’âge de travailler. On aime ne pas se poser trop de questions, on aime rentrer le soir et sortir une bière du frigo avant d’allumer la télévision, et on déteste quand un obstacle surgit.

Je suis comme tout le monde. J’aime une simple plâtrée de pates au fromage parce que c’est bon et facile. J’aime aller au bar au bout de ma rue parce que je n’ai pas à conduire, et c’est facile. Quand je rentre à 4h00 du matin d’une nuit de travaille et que j’aperçois le Mc Donald au coin de ma rue je sais pertinemment qu’un Big Mac est pire pour la santé qu’une dizaine de joints. Mais il est beaucoup plus facile de s’arrêter au seul restaurant ouvert que de cuisiner avant d’aller se coucher.

Je crois que une fois de plus j’ai choisi la facilité. J’ai déjà cédé. Après trois semaines je commence déjà à tirer sur les joints quand on m’en offre sans me poser de questions mais j’essaye tout de même de limiter les dégâts. J’ai fumé à peu près trois fois en deux semaines.
Et je repars de Paris dans deux semaines. On me tend moins souvent un joint à Pairs qu’à Los Angeles.

Je les apprécie beaucoup plus et je retrouve les plaisirs de la fumette. Les quelques fois où j’ai fumé étaient tard le soir après une longue journée de travail et une longue soirée entre amis ou un bon repas et je ne me sentais donc pas coupable. La culpabilité qui accompagne les journées complètement gâchées à cause de la fainéantise qui accompagne la fumette.

Je m’aperçois que ce qui a motivé mon envie d’arrêter était principalement l’abus constant de notre part. Passer de 6 à 7 pétards par jour à 1 pétard une fois de temps en temps est un progrès qui aide à comprendre le terme ‘excès’. Fumer apporte beaucoup de choses qu’elles soient médicales, spirituelles ou récréatives mais l’excès de toute chose que nous faisons est dangereuse pour notre santé. L’excès d’alcool, l’excès de sucre, l’excès de sport (pour les articulations), l’excès de coup de fils à trois heures du matin (sérieusement, arrêtes de m’appeler, tu me fais peur maintenant) l’excès de travail (j’en suis un parfait exemple avec mes poignets qui ont pourri). Si on apprécie quelque chose (ou quelqu’un) on évitera d’en abuser.

Je redeviens créatif, je ressort mon appareil photo et je vois la beauté des rues de Paris. Je rigole devant des émissions de télévision débiles et je rigole le soir avec mes potes. Je me lève facilement le matin et je trouve de l’inspiration dans tout ce qui m’entoure. Comme dirait Dave Chapelle dans ‘Half Baked’, Il y a plusieurs type de fumeurs. Il les séparent en cinq catégories. Les Fumeurs Mc Gyver, qui peuvent faire n’importe quoi avec ce qui traîne quand ils fument. Il y a les fumeurs qui fument pour que tout devienne mieux (les ‘enhancer’ smokers). Il y a les fumeurs qui fument pour évader la réalité. Il y a les fumeurs qui s’incruste dans les soirées pour fumer et repartir. Et il y a les fumeurs créatifs qui fument parce que c’est le seul moyen qu’ils aient de trouver de l’inspiration.

Je dirais que je suis un mixe entre le enhancer smoker (un film marrant défoncé et touours plus marrant…si on ne s’endort pas), le fumeur créatif et le fumeur Mc Gyver. Même si je ne suis pas très bon en mécanique, en menuiserie ou en quoique ce soit qui ait rapport avec du bricolage, il y a quelques exemples de créations d’objets utiles qui on été accompli dans des moments de foncedée. En général le moment propice à la création d’un objet d’art utile est un moment où on est content, on est défoncé, mais on se fait un peu chier. Avec ce qui traine autour on entreprend un projet.

Il est tard, vous n’avez plus de feuilles, un con a fait tombé votre pipe en verre sur le carrelage de la cuisine, et vous avez acheté beaucoup trop de fruits pour quelqu’un qui n’en mange jamais ?
Comment faire un pipe à partir d’une pomme :
- Objets nécessaire à la confection : Une pomme, un couteau, un bout d’aluminium, et un vieux stylo.
- Creuser le haut de la pomme jusqu’à la moitié en faisant bien attention de ne pas trouer le bas de la pomme.
- Enfoncer le tube en plastique du stylo sur le coté de la pomme (prenez un stylo à peu près propre car c’est la que vos lèvres vont se poser pour aspirer la fumée). Enlever les bouts de pommes qui se sont fourré dans le stylo et faire attention que le stylo et le trou de la pomme se connectent.

- Découper un petit carré d’aluminium et faire quelques petits trous avec une aiguille ou un compas. Placer le carré d’aluminium sur le haut de la pomme et placer un gros morceau de beu à l’intérieur. Et voilà ! fumer !

Celui-ci est un grand classique qui a été inventé un jour ou un fumeur avait de l’herbe mais rien pour la fumer. Une invention est le résultat d’un besoin. Nous avions constamment besoin de partager les énormes sachets de beu que nous achetions car nous achetions en gros afin de payer moins cher mais nous n’avions jamais de balance (preuve incriminante si nous croisons un flic une balance a la main). Un après midi où nous n’avions rien à faire, et nous avions beaucoup fumer. Nous avons eu besoin de…racheter un peu plus pour pouvoir fumer un peu plus. Il fallu donc partager le sachet en deux une nouvelle fois. Nous faisions ce partage à l’oeil mais il est parfois bien difficile de partager équitablement de cette manière car la masse de l’herbe peut varier d’une boulette à l’autre même si els boulette sont de même volume. La densité est un facteur important à prendre en considération ainsi que les tiges qui pèsent lourd mais qui ne se fument pas. Nous nous sommes donc résolu à construire un balance à partir de cire de bougie, de fil de fer, bois, et bouteilles en plastique. Le design de la balance permet de partager en 2 équitablement avec une facilité de vider dans des sachets en plastique après pesage.


Un soir où j’étais défoncé (je ne me rappelle donc plus quand c’était) j’ai laissé mon œuvre d’art sur le radiateur et la fondation en cire s’est écroulé. Quel foncedé !